L’anthropologie moderne s’intéresse aux modalités réelles de l’inceste, en adoptant la perspective des femmes et des enfants.

L’inceste apparaît comme moyen d’affirmer les dominations de sexe et de genre par une « pédagogie érotisée » :

  • • On est socialisé avec des gens qui ont connu l’inceste ou ont commis l’inceste (dominants, « écrabouilleurs »). Cette pratique influence indirectement l’expérience de chacun (D. Dussy, « La loi de l’inceste », Les couilles sur la table, 2020). La relation est asymétrique, l’incesté.e dominé.e par l’incesteur.rice.
    • Des « enfants écrabouillés », qui manifestent différents signes tels que le refus de l’autorité, une hypersexualisation, etc.
    • Une grammaire du silence :
      • Dans la famille (ne pas voir, ne pas entendre) : emprise psychologique des mères et des enfants et/ou financière, menaces, culpabilisation de la victimes, isolements, coup, sidération, peur, injonction à se taire (Silenciation). L’inceste détruit les individus, mais il ne faut pas détruire la famille, pensée socialement comme un espace de protection ;
        Dans la société, l’universel est masculiniste. Parmi les personnes qui écrivent les lois, il y a une majorité d’hommes (par exemple, Olivier Duhamel était membre du Conseil Constitutionnel). Or, la majorité des auteurs de faits incestueux sont des hommes.