Maternité

Mettre au monde, recouvre des enjeux de pouvoirs (Lissell Quiroz, 2022). Parmi les rôles sociaux de sexe, celui de la maternité occupe une place centrale dans la division sexuée des activités : tantôt maternité-nature, maternité-esclave, maternité-destin. Michèle Ferrand consacre un chapitre intitulé « Du droit des pères aux pouvoirs des mères » dans lequel elle traite de la maternité au risque du féminisme en soulignant l’antagonisme mère-femme et l’oppression des femmes engendrée par l’assignation à la maternité.

Dans un dossier de la revue Sciences Humaines paru en 2005, Catherine Halpern dresse un état des Maternités en révolution. L’organisation sociale de la famille se transforme lentement en changeant les contours de la parentalité. « Qu’ils soient biologiques, adoptés, inséminés, voire clonés, ces enfants sont toujours majoritairement à la charge des femmes » (M. Ferrand, « Du droit des pères aux pouvoirs des mères », in J. Laufer, C. Marry et M. Maruani (dir.), Masculin-féminin : questions pour les sciences de l’homme, Puf, 2001).

« Un enfant si je veux, quand je veux »

La revendication du droit à la contraception et à l’avortement s’oppose à la maternité subie au service d’une société qui ne soucie pas des femmes. C’est pourquoi les elles s’entêtent et que le Torchon brûle (journaux féministes, MLF, 1975).

Un droit toujours à défendre et à conquérir

Le contrôle du corps des femmes est un enjeu politique pour le maintien par l’Etat, la loi et le corps médical de l’ordre patriarcal.

Photo d'une manifestation anti-avortement, source : BFMTV
Photo de manifestation anti-avortement, source : France Bleu
Photo d'une pancarte lors d'une manifestation pro-avortement faisant suite à l'annulation du droit à l'avortement aux Etats-Unis. Source : Europe 1
Photo de manifestation pro-avortement, source : Ouest-France

Pourquoi la ménopause est-elle tabou ?

La sociologue Cécile Charlap rappelle que la ménopause n’existe pas dans toutes les cultures, mais que cette notion nourrit les représentations sociales d’un vieillissement hiérarchisé selon le genre et disqualifiant les femmes âgées en tant que personnes à risque de développer des maladies. Au lieu de penser la ménopause comme une transformation naturelle du corps, l’idéologie patriarcale se saisit de ce temps de la vie des femmes pour accroître leur infériorisation sociale puisqu’elles sont exclues de la maternité érigée en valeur fondamentale de l’ordre de genre.

Par contraste, les qualités de maturité sont attribuées aux hommes âgés qui bénéficient d’une valorisation sociale augmentant dans le temps leur pouvoir de séduction, quand à l’inverse les femmes sont reléguées dans la catégorie des malades et des vieux.

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Interview de Cécile Charlap