Voici quelques exemples de textes qui abordent le thème de l’inceste (liste non-exhautive) :

• Barbara, Au cœur de la nuit1967.

La chanteuse évoque « une longue nuit de silence », « le secret », « les sanglots étouffés », l’obscurité, la nuit « froide et lourde de silence ».

• Barbara, L’Aigle noir, 1970.

Barbara reprend des métaphores de la première chanson (les ailes, la forêt).

• Kate Bush, The Kick inside, 1978.

Cette chanson est inspirée d’une vieille chanson traditionnelle anglo-écossaise intitulée « Lucy Wan ». Elle raconte l’histoire d’un frère et d’une sœur qui tombent amoureux l’un de l’autre. Lorsqu’elle tombe enceinte de son frère, ce qu’elle sait parce le fœtus donne des coups (kick), elle se suicide. La chanson est la lettre de suicide. Elle ne veut pas que son frère soit blessé ou que sa famille subisse la honte indicible de l’inceste. La note (ou la chanson) dit à son frère de ne pas se sentir responsable de sa mort.

La voix aigüe de la chanteuse fait ressentir la tristesse, l’angoisse, le désarroi de la jeune fille qui s’exprime. La musique lente évoque une sorte de temps suspendu avant l’acte fatal.

Ici, la culpabilité, la honte reposent uniquement sur la sœur pour laquelle la seule solution est d’aller dire bonjour à Zeus (qui a eu des relations avec plusieurs de ses sœurs). La dichotomie du poids de la culpabilité ne pèse que sur la fille dans cette chanson comme depuis des siècles.

• Serge Gainsbourg, Lemon incest, 1983.

Ce texte et le clip cultivent l’ambiguïté. Le citron est acide, son zeste amer tout comme le ressenti et le vécu des victimes.

Pour en savoir plus :  Lemon Incest ou la question des limites, France Inter, 13 juin 2022.

• Agnès Bilh, Touche pas à mon corps, 2007.

Cette chanson est une dénonciation claire. Le texte dit par la victime reprends les mots, le vocabulaire de la dénonciation (secret, silence) mais aussi aborde la question de la véritable responsabilité (« C’est pas d’ma faute à moi », « je veux pas faire ça ») et des conséquences sur la victime (« ça va me faire mal à la vie », «Moi ça me crie dedans ma tête », « faire pipi au lit »).

• Patricia Kaas, La maison en bord de mer, 2016.

La chanson raconte l’histoire d’une jeune fille qui ne veut pas retourner « à la maison en bord de mer ». Personne ne peut l’entendre, les menaces de l’oncle. Respirer, se libérer, survivre.

• Rammstein, « Spiel mit mir », « Tier »,

Spiel mit mir (joue avec moi) : Décrit les « jeux de mains » qui sont faits au petit frère, les demandes du grand frère. La musique, que ce soit par les notes de synthé répétées et les voix étouffées en fond sonore au début, puis les notes aiguës qui reviennent ensuite plonge dans l’angoisse ressentie par le petit frère. La voix grave du chanteur évoque la menace.

Tier (Animal) : deux choses importantes ressortent des paroles. Premièrement les incesteurs sont associés à des animaux qui n’obéissent qu’à un instinct. Associés à des « chiens », ils sont sortis de l’espace de l’humain. Deuxièmement, la victime, elle, n’a que des lettres de sang inanimées qui parlent de son enfance, des violences. L’utilisation du mot « inanimé » suggère la difficulté de dire, de dénoncer. La musique, avec ses notes qui se répètent rapidement donne l’impression d’être prisonier.ère d’une boucle temporelle.

• Gazo, Inceste, 2020.

Ce texte se place du point de vue de l’agresseur, il se plaint d’être le « vilain » et d’avoir un « casier judiciaire ».