Dans De la division du travail social (1893), Emile Durkheim (ED) rappelle qu’à son époque « l’inceste est l’objet d’une aversion assez générale, et cependant c’est une action simplement immorale » (p. 43, éd. 1998). Dans cet ouvrage, la réprobation est morale. Il n’approfondit pas le sujet.

Il y reviendra plus amplement dans La Prohibition de l’inceste et ses origines (1896-1897). L’article envisage l’inceste dans le cadre de relations d’alliance. Il examine les règles d’exogamie ainsi que la manière dont « les hommes se sont expliqués à eux-mêmes ces prohibitions » (p. 34). Il explique l’interdiction des relations sexuelles entre consanguins en raison de la « dégénérescence » de leur descendance. Aujourd’hui, on parlerait de maladies génétiques. Emile Durkheim émet l’hypothèse que « l’inceste ne dépendait pas de la consanguinité » (p. 39). Seul le volet social de la prohibition est examiné. L’auteur ne s’intéresse pas aux cas où la prohibition n’est pas respectée.

Ce texte constitue les prémices aux travaux de C. Lévi-Strauss et de F. Héritier.