Naziq_al-Abid-icone

Naziq al-Abid, née en 1887 ou 1898 à Damas (Syrie) et morte en 1959 à Beyrouth (Liban), est une militante nationaliste et féministe syrienne, engagée pour l’indépendance nationale et les droits des femmes.

Marie Gouze, dite Olympe de Gouges est née le  à Montauban et est morte guillotinée le  à Paris. Elle est une femme de lettres française, devenue femme politique et est considérée comme l’une des pionnières françaises du féminisme. Elle a notamment rédigée en 1791 la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Elle a laissé de nombreux écrits et pamphlets en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs.

La situation d’opression du groupe des femmes (F) par le groupe des hommes (H) est décrite par les théoriciennes féministes comme relevant d’un ensemble de mécanismes faisant système :

  • L’exploitation : un groupe (H) s’approprie les services ou les biens produits par le travail d’un autre groupe (F) sans contrepartie équivalente
  • La domination : le pouvoir exercé par un groupe (H) sur un autre groupe (F)
  • Les discriminations : des droits collectifs moindres ou un traitement individuel en raison d’un préjugé visant un groupe (F)
  • La stigmatisation : une dévalorisation liée à un attribut de sexe jugé de manière négative (F).

(Ref. Roland Pfefferkornh, Genre et rapports sociaux de sexe, Syllepse, 2016. P. 225)

« Delphy explique que « patriarcat » est un mot qui désigne le système d’oppression des femmes ; il s’agit bien d’un système, et non d’une série de hasards malchanceux, et d’un système politique, comme le suffixe « arcat » le montre. « Patriarcat » doit être maintenu comme une façon d’insister sur l’aspect politique, tandis que « genre » met davantage l’accent sur le caractère de construction sociale de ce système. » (Réf. : « Christine Delphy : « Penser le genre ». Note de lecture par Françoise Armengaud », Nouvelles Questions Féministes, 2002/1 (Vol. 21), p. 126-133.

« Les mouvements féministes et de libération des années 1970 ont permis de penser le genre, le sexe et les sexualités comme des construits sociaux, mais depuis lors les processus de construction et les liens entre eux ont été l’objet d’intenses débats. En 1990, dans Trouble dans le genre, Judith Butler propose d’utiliser le concept de performativité, issu des travaux de J. L. Austin (Quand dire c’est faire, 1970), pour montrer que c’est grâce à la réitération quotidienne d’actes et de discours que le genre se réaliserait. La diffusion de ce concept est tardive en France mais sa réception a des implications académiques et politiques, dans les façons de penser l’émancipation du genre et des sexualités. » (Fanny Gallot, doctorante en histoire, Lyon 2 – Larhra et Pauline Delage, doctorante en sociologie, EHESS -Iris), Séminaire « Le genre et les sexualités à l’épreuve de la performativité », 02 Mai 2012.

« Et si le féminin et le masculin étaient des idéaux inatteignables, des rôles que nous performons à chaque instant, sans jamais être totalement « homme » ou totalement « femme » ? C’est ce qu’explique la Professeure émérite de littérature française et d’études de genre, Anne-Emmanuelle Berger, dans ses travaux de recherche et dans ce nouvel entretien, en revenant sur les théories et questionnements au fondement de cette notion qui s’applique aussi bien aux actes qu’à la parole, à la vie de tous les jours qu’aux représentations. » (description de l’épisode 3, La « performativité » : genre, mascarade et jeux de rôles, du podcast de l’Institut du Genre)

« Pour penser la production sociale et historique de l’antagonisme entre le groupe des hommes et celui des femmes et les inégalités qui en résultent, le concept de rapport social va sous-tendre les élaborations théoriques les plus importantes qui émergeront au cours des années 1970 et 1980 ». Cette approche en termes de rapports sociaux de sexe se fonde sur le courant matérialiste et articule les concepts de patriarcat, de mode de production domestique, de travail productif et reproductif comme de division sexuelle du travail. (Ref. : Roland Pfefferkorn, Inégalités et rapports sociaux. Rapports de classes, rapports de sexes, La Dispute, 2007, p. 220 et 221).

 

Rosa Luxemburg (parfois retranscrit en français Rosa Luxembourg) est née le  à Zamość en Pologne (dans l’Empire russe) et morte assassinée le  à Berlin en Allemagne. Elle est une militante socialiste et communiste, et une théoricienne marxiste. Figure de l’aile gauche de l’Internationale ouvrière, révolutionnaire et partisane de l’internationalisme. Elle cofonde la Ligue spartakiste, puis le Parti communiste d’Allemagne. Deux semaines après la fondation de ce dernier, elle meurt assassinée à Berlin le  pendant la révolution allemande. Ses idées ont inspiré des tendances de la gauche communiste et donné naissance, a posteriori, au courant intellectuel connu sous le nom de luxemburgisme. L’héritage de Rosa Luxemburg a cependant été revendiqué, de manière contradictoire, par des mouvances politiques très diverses.

Selon Colette Guillaumin « Cet antagonisme entre les classes de sexe recèle la nature spécifique de l’oppression des femmes : l’appropriation. Certes, l’appropriation physique directe n’est pas un rapport de pouvoir propre à l’accaparement de la force de travail des femmes, elle est opérante dans le système d’esclavage et de servage, mais elle s’en distingue cependant. En effet, s’il est possible de recouvrer sa liberté individuelle une fois affranchi de ses maîtres/esclavagistes, les femmes, quel que soit le lien d’asservissement qu’elles subissent, restent sous le joug du groupe des hommes en tant qu’épouse, sœur, fille… (Guillaumin 1992b, p. 85). Elles sont à la disposition des hommes pour entretenir leur force de travail mais aussi pour apporter les soins aux corps des enfants et des vieillards (qui dépendent des hommes dominants). Le corps féminin est, en prolongement, ‘naturellement’ utilisé comme matrice reproductrice de l’espèce en sorte que les femmes, confondues avec leurs corps, sont des outils. Cette appropriation généralisée des femmes dépasse le cadre économique capitaliste et familial patriarcal, ce qui distingue ses travaux de ceux de Christine Delphy (Delphy 1971). Le fait d’être marquée anatomiquement d’attributs génitaux féminins induit, par prétérition, une cession en bloc de l’individualité ‘femme’ à la classe des hommes. » (Ref. : NAUDIER Delphine, SORIANO Éric, « Colette Guillaumin. La race, le sexe et les vertus de l’analogie », Cahiers du Genre, 2010/1 (n° 48), p. 193-214. DOI : 10.3917/cdge.048.0193. URL : https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2010-1-page-193.htm)

simonedebeauvoir

Simone de Beauvoir, née le  dans le 6e arrondissement de Paris, ville où elle est morte le , est une philosophe, romancière, mémorialiste et essayiste française.

En 1954, après plusieurs romans, elle obtient le prix Goncourt pour Les Mandarins. Puis, de 1958 (Mémoires d’une jeune fille rangée) et jusqu’à la fin de sa vie (La Cérémonie des adieux, 1981), Beauvoir rédigea une monumentale œuvre composée de mémoires et de récits autobiographiques. Ses œuvres sont alors parmi les plus lues dans le monde. Souvent considérée comme une théoricienne majeure du féminisme, notamment grâce à son magnum opus Le Deuxième Sexe publié en 1949, ouvrage encyclopédique s’inscrivant dans le courant philosophique de la phénoménologie et en particulier dans son moment existentialiste, Simone de Beauvoir a également participé au Mouvement de libération des femmes dans les années 1970.