clarazetkin

Clara Zetkin est née Clara Eißner le  à Wiederau, en royaume de Saxe, et morte à Arkhangelskoïe, près de Moscou, le  est une enseignante, journaliste et femme politique marxiste allemande, figure historique du féminisme, plus précisément du féminisme socialiste.

Ménage.

La sociologue et féministe anglo-saxonne Jalna Hanmer (1931-2023) conceptualise dès la fin des années 1970 que la violence est utilisée par les hommes comme un moyen de contrôle social des femmes (de leurs activités, de leur sexualité). Elle cherche à comprendre « la signification, au niveau structurel, de la violence des hommes sur les femmes », le rôle de la violence dans les relations hommes-femmes. Elle détermine que :

« le recours des hommes à la violence ou à la menace contre les femmes sert deux objectifs : l’un est d’exclure les femmes de certains domaines ou de restreindre leur champ d’action [éducation, travail, sphère politique, i.e.], l’autre de les obliger à un certain comportement [comme les tâches domestiques et d’éducation ou encore les auto-contraintes (limiter ses sorties le soir)]. Les deux interagissent de telle façon qu’aboutir à l’un des objectifs est aider à l’aboutissement de l’autre » (p. 85). Elle s’inquiète à la fin de l’article que les violences contre les femmes soient pensées uniquement en tant que problème individuel et non comme un problème social, collectif, un problème public.

 

Culpabilisation des victimes et des femmes :

Faire porter le blâme sur la victime, la culpabiliser, est un processus par lequel les filles et les femmes sont rendues responsables des violences qu’elles ont subies/subissent elles-mêmes ou un membre de leur famille. Ces mécanismes s’appuient sur l’intériorisation et l’incorporation des stéréotypes de genre, de la honte et des mécanismes de dominations. Ils participent au contrôle social des femmes et s’inscrivent ainsi dans la culture du viol.

Concept né dans les années 1970, popularisé au cours des années 2010 dans les sphères féministes. Les féministes des années 1970 font le premier pas en dénonçant le viol en tant que crime.

Culture du viol :

Concept né dans les années 1970, définit par ONU femmes comme un « Ensemble de comportements qui banalisent, excusent et justifient les agressions sexuelles, ou les transforment en plaisanteries et divertissements. Le corps des femmes y est considéré comme un objet destiné à assouvir les besoins des hommes. Les commentaires sexistes abondent et ils créent un climat confortable pour les agresseurs. Dans une telle culture, la responsabilité de l’agression repose sur la victime, dont la parole est remise en cause ».

Susan Griffin dans son article “Rape: The All-American Crime”, rappelle, à l’appui de statistiques et d’exemples, que « loin d’un comportement impulsif, la plupart des viols sont planifiés ». Susan Griffin identifie les éléments constitutifs ou causes de la culture du viol, sans toutefois la nommer :

  • La conception sociale de la sexualité masculine,
  • L’idée que les femmes auraient le fantasme d’être violée (ce qui culpabilise les victimes) et que les hommes commettraient des violences sous l’effet de leurs pulsions (ce qui animalise les hommes, les renvoyant à une essence masculine bestiale),
  • Le culte de la virilité,
  • La réputation de l’auteur et de la victime,
  • Les normes de la chevalerie et la chasteté,
  • Les procédures de police et de justice qui mettent en doute la parole des victimes,
  • Les conditions de vie matérielle des femmes qui font d’elles des objets (cf. Lévi-Strauss et sa théorie sur l’échange des femmes ainsi que les travaux de Paola Tabet),
  • Le racisme,
  • La conception descendante du pouvoir,
  • Le système de dominations.

Ces facteurs construisent les mythes sur le viol.

Elle établit :« il devient clair que non seulement notre culture enseigne aux hommes les rudiments du viol, mais la société, ou plus spécialement les autres hommes, encourage sa pratique » (p.30).

L’expression culture du viol est née sous la plume de Noreen Connell et Cassandra Wilson dans leur livre Rape : the first sourcebook for women (1974).

L’expression est utilisée pour la première fois en France par le sociologue Eric Fassin en 1997 et devient connue du grand public à partir de l’affaire DSK (2011).

 

Pour aller plus loin :

https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2019/11/compilation-ways-you-can-stand-against-rape-culture

https://csf.gouv.qc.ca/article/publicationsnum/bibliotheque-des-violences-faites-aux-femmes/culture-du-viol/

https://enseignerlegalite.com/culture-du-viol-et-stereotypes-sexuels/

https://femmesdedroit.be/informations-juridiques/abecedaire/culture-du-viol/

Soin du médical.

dinadeyfus

Dina Dreyfus, née Fernande Dreyfus à Milan le 1er février 1911 et morte à Paris le 25 février 1991, est une philosophe, ethnologue, résistante et haute fonctionnaire française. Elle a effectué des recherches pour l’ethnologie conjointement avec son premier mari, Claude Lévi-Strauss et a notamment eu pour élève Françoise Héritier.

« Forme d’organisation sociale fondée sur la détention de l’autorité par les hommes, à l’exclusion explicite des femmes. » (Source : Bonte P., Izard M. (dir), Dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie, Paris, Puf, 1991, p.455.)

« Quels liens établir entre féminisme, genre et culture populaire ? En d’autres termes, combien sommes-nous à penser que regarder Les feux de l’amour ou lire Fifty Shades of Grey, a fortiori lorsqu’on est une femme, nuit à notre respectabilité, voire nous aliène ? En décryptant ce qu’elle nomme la « subculture féminine », la chercheuse Delphine Chedaleux nous offre des clés pour réfléchir à la fonction des produits culturels, plus complexes qu’il n’y paraît, pour interroger les normes de genre et penser les différentes modalités de l’émancipation. Delphine Chedaleux est historienne des médias, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Technologie de Compiègne et lauréate d’une bourse de mobilité de l’Institut du Genre. » description de l’épisode « 50 nuances d’émancipation » disponible sur le site de l’institut du genre.