Les écoféministes, introduction

Fiche rédigée par Anna Trespeuch-Berthelot

« Être écoféministe, ce n’est pas une addition écologie + féminisme. Au sens strict, on peut très bien être écolo et féministe sans être écoféministe ! Être écoféministe, c’est voir “des liens entre l’exploitation et la brutalisation de la terre et de ses populations d’un côté, et la violence physique, économique et psychologique perpétrée quotidiennement envers les femmes.“ (déclaration d’unité de Women and Life on Earth, premier collectif écoféministe états-unien en 1979) ». (Jeanne Burgart-Goutal, Être écoféministe. Théories et pratiques, Paris, L’Échappée, 2020, p. 24.)

Françoise d’Eaubonne

L’ADN des écoféministes, c’est la conviction selon laquelle la nature et les femmes subissent des oppressions relevant de mécanismes identiques, à combattre conjointement. Derrière cette posture commune s’ouvre une myriade d’interprétations théoriques et de militances pratiques. Il y a donc des écoféministes, affiliées à aucune Internationale ni soumises à aucun dogme.

La formulation de la première théorie écoféministe revient à l’écrivaine française Françoise d’Eaubonne qui forge le néologisme en 1974. Mais le militantisme écoféministe prend davantage en terres anglo-saxonnes à la faveur des luttes antinucléaires et dans le tiers-monde, autour de Wangri Maathai ou de Vandana Shiva. Depuis cinquante ans, la nébuleuse écoféministe ne cesse de se ramifier et de vibrer.