Le mouvement Chipko
Le mouvement Chipko, avant d’être brandi comme le symbole de l’écoféminisme, est une mobilisation spontanée de femmes rurales indiennes illettrées cherchant à préserver pour elles et pour leurs familles leurs moyens de subsistance.
Dans le district indien de Chamoli, aux confins du Tibet, des crues et des inondations récurrentes dans les années 1970 appauvrissent les villageois qui en identifient la cause : la surexploitation des forêts causant l’érosion des sols montagneux. Encouragées par un militant politique du mouvement réformiste Sarvodaya, les femmes se mettent à étreindre les arbres pour empêcher leur abattage. Leur opiniâtreté a raison des bûcherons et du gouvernement qui interdit tout abattage pendant dix ans.
Puis le mouvement Chipko essaime dans toute l’Inde et fait reculer les haches à nouveau en 1975, en 1978, en 1979 et en 1980. Les femmes qui s’y impliquent gagnent en reconnaissance – elles sont invitées aux réunions de leur village –, en autonomie – elles créent leur propre coopérative – et en cohésion – en 1977 elles organisent des marches pour dénoncer l’alourdissement de leur charge de travail, dû à la déforestation.
La féministe Vandana Shiva s’implique dans ce mouvement Chipko qu’elle contribue à faire connaître dans le monde et à théoriser.