On tue les petites filles – Dénoncer les violences

En 1978, Leïla Sebbar publie son premier essai On tue les petites filles aux éditions Stock dans la collection « Voix de femmes »
Sous-titré : Une enquête sur les mauvais traitements, sévices, meurtres, incestes, viols, contre les filles mineures de moins de 15 ans, de 1967 à 1977 en France.

Pour pouvoir cerner avec précision les violences subies par les petites filles, et parfois leurs mères, Leïla Sebbar a mené l’enquête en :

• Réalisant des entretiens avec des jeunes filles en foyer, des femmes en prison (dont des mères maltraitantes et/ou infanticides)
• Réalisant des entretiens avec des magistrats, policiers, des assistantes sociales, des médecins, des bénévoles d’associations de défense de droits des femmes…
• Consultant des dossiers judiciaires
• Recueillant 118 articles de presse : Libération, Le Monde, Le Nouvel Observateur, Matin de Paris, Les Dernières Nouvelles D’Alsace (DNA), France-Soir, L’Humanité, Le Figaro, Nouvelles féministes, France-Dimanche, L’Est-Républicain.
• Consultant des lettres envoyées à Ménie Grégoire (journaliste qui a animé une émission de radio d’écoute et de parole « Allô, Ménie » sur RTL de 1967 à 1982)
• Cherchant des statistiques
• Comparant des scénarios de viols avec des histoires écrites dans des magazines pornographiques.

Dans cet ouvrage elle utilise un style d’écriture dépouillé, direct pour dire la violence quotidienne subie par plus de 180 femmes tout au long de leur vie.
Elle utilise l’accumulation et la mise en évidence de points communs entre les histoires pour analyser le caractère courant, social de ce phénomène afin de montrer que les cas de violences sont beaucoup plus fréquents qu’on ne le croit.

Suite à ce premier essai, Leïla en écrit un second Le Pédophile et la maman paru aux éditions Stock en 1980, dans la collection « Voix de femmes » où elle s’intéresse à la pédophilie. Pour écrire cet ouvrage elle a notamment correspondu avec des pédophiles afin de tenter de comprendre leurs arguments. Elle les dénonce en y opposant des points de vue de femmes, de mères.